SAINT MARTIN DE TOURS

PERSONNAGE EUROPÉEN, SYMBOLE DU PARTAGE

Le souvenir de saint Martin de Tours est inscrit depuis le IVe siècle, dans toute l’Europe. Mais que savons-nous de sa vie, hormis le fameux épisode du manteau partagé avec un mendiant ? C’est à partir des textes de Sulpice Sévère, contemporain de saint Martin, ainsi que d’autres historiens, comme Grégoire de Tours, plus tard, que nous connaissons une partie de sa vie.

Cet Européen avant l’heure, symbole de la valeur universelle du partage, naquit en 316, à Savaria, en Pannonie, actuelle Hongrie, de parents païens. Il passa sa jeunesse à Pavie, en Italie, où son père était militaire dans l’armée romaine. Vers l’âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans l’armée romaine, et fit son service dans la cavalerie. En 337, en garnison à Amiens en France, il partagea la moitié de son manteau pour la donner à un pauvre qui mourait de froid. Il eut alors la révélation de la foi et se convertit au christianisme.

En 356, Martin obtint de quitter l’armée à Worms, en Allemagne. Il se mit alors au service de saint Hilaire, évêque de Poitiers, en France, qui le forma. Il le quitta pour retrouver ses parents dans sa Pannonie natale: c’est alors que sa mère se convertit, mais son père refusa. Après un séjour à Milan, en Italie, il partit s’isoler sur l’île de Gallinaria, sur la côte ligure. Puis, il revint en France pour rejoindre saint Hilaire ; sur ses conseils, Martin s’installa comme ermite près de Poitiers, et fonda le monastère de Ligugé, premier Monastère d’Occident. Enlevé par les Tourangeaux, Martin fut élu évêque de Tours, le 4 Juillet 371. Il créa alors le monastère de Marmoutier, près de Tours. Fondateur des premières églises rurales de la Gaule, saint Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes et il fut enterré trois jours après, le 11 novembre à Tours.

LA VIE DE SAINT MARTIN

Saint Martin, né en 316 en Pannonie, rejoint l’armée romaine mais se convertit au christianisme après avoir partagé sa cape avec un mendiant. Il quitte l’armée et se fait baptiser. Après des voyages missionnaires, il fonde le premier monastère de la Gaule à Ligugé et devient évêque de Tours. Il évangélise la région, détruit les temples païens et érige des églises. Après sa mort en 397, son tombeau à Tours devient un lieu de pèlerinage. Saint Martin est vénéré comme le saint patron des soldats, des cavaliers, des mendiants et des voyageurs. Son histoire illustre sa transformation de soldat romain en saint chrétien et son dévouement à la charité et à la foi.

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LA VIE DE SAINT MARTIN (vidéo)

Les écrits de Sulpice Sévère

Sulpice Sévère était un avocat bordelais, fin lettré, correspondant de Paulin de Nole et de saint Jérôme. Il avait adopté une forme de vie monastique dans l’actuel Languedoc et admirait l’évêque-moine Martin. Il fit le voyage jusqu’à Tours pour le rencontrer. Le récit de la vie de Martin exalte l’ascétisme chrétien et eut un grand succès dès la fin du IVè siècle, notamment à Rome et en Italie.

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*Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, Introduction, texte critique, traduction par Jacques Fontaine, Sources Chrétiennes vol. 133-134-135, Cerf, Paris 1967-1969.
*Sulpice Sévère, Dialogues sur les « vertus » de saint Martin, Introduction, texte critique, traduction par Jacques Fontaine avec la collaboration de Nicole Dupré, Sources Chrétiennes 510, Cerf, Paris 2006.

Saint Martin l’européen

Le souvenir de saint Martin de Tours est inscrit depuis le IVe siècle dans la terre de l’Europe…

Le souvenir de saint Martin de Tours est inscrit depuis le IVe siècle en Europe, sur le plan matériel (historique et archéologique, culturel, artistique) comme sur le plan immatériel (mythes, rites, légendes, croyances ou traditions). Le présent itinéraire permet de relier les villes qui jalonnèrent son parcours: Szombathely (Hongrie), Pavie, Milan, Albenga (Italie), Tours, Ligugé, Candes (France), Trèves, Worms (Allemagne)… ainsi que les grandes villes qui possèdent un patrimoine architectural important lié à son culte: Bratislava (Slovaquie), Utrecht (Pays-Bas), Mayence (Allemagne)… Saint Martin est encore bien présent dans certaines régions d’Italie, de Hongrie, de Croatie, de Slovénie, d’Allemagne… L’Europe compte 14 cathédrales Saint-Martin. En outre, 3700 monuments lui sont dédiés en France, plus de 500 en Espagne, 700 en Italie et 350 en Hongrie. Pendant plus de mille ans, il fut le patron des rois de France mais aussi celui de la Hongrie.